Le retour.
Il a ce matin où tu te réveilles, et soudainement le voyage sent la fin. Hier encore tu étais dedans, happée par tes besoins primaires. Et puis aujourd’hui, tout est terminé. Il faut rentrer. L’itinérance et l’errance te renvoie en bas de l’échelle sociale. Une boule de colère qui monte lentement, il va falloir y retourner. C’est comme une punition que l’on t’impose, on ne l’a pas voulu nous l’aire du consumérisme et de l’industrialisation, alors pourquoi est on obligé de les servir. Pourquoi ne pourrais t-on pas vivre éternellement sur les routes comme maintenant, sans avoir ce sentiment constant d’être fautif ?
Il faut avaler les kilomètres, boulimiquement. Les journées sont longues, les paysages fades. Triste retour à la civilisation, loin des grands lacs aux eaux limpides qui nous accueillaient le soir venu. Les vastes étendues de lichen ont laissés place au goudrons et aux autoroutes. Ils nous faut remplir nos réserves d’eau dans les toilettes publiques ou les stations essence, contraint de nous cachés, de nous faire les plus discret possible lorsque le moteur se coupe enfin. De nouveau, nous ne sommes plus les bienvenus, l’homme à repris sa place envahissante de maître dans le paysage.