Nos yeux de touristes ne savent plus sur quoi se poser. Il y a ses beaux quartiers aux rués pavées et fleuries. Il y a ses favélas aux ruelles grimpantes, étroites et puantes. Tout est beau, tout résonne d’un brésil tant raconté. Chaque capitale d’Amérique latine a ses favélas, rien de vraiment nouveau, sauf qu’à Rio, elles ses mélanges aux beaux quartiers, elles sont là sous ton nez, pas besoin d’aller dans les banlieues éloignées. Rio est à elle seule un beau résumé du Brésil, misère révoltante, contrastes sociaux cohabitant à une proximité incompréhensible, plages sublimes et falaises verdoyantes, des quartiers à la personnalité si variée, et gaspillage économique déconcertant affiché sans honte.
Esthétique de la pauvreté, curiosité déplacée, fascination nostalgique.
Il y a ces gamins dans le métro qui rap sous les applaudissements de la rame. Je ne saisis pas tout, quelques mots s’extraient du flot de leurs paroles. Éducation, balles perdues, enfance, crime, meurtre, politique. Pas besoin d’être bilingue pour saisir le message. Frisson. Je me sens touriste à la curiosité déplacée.
Les favélas sont belles, perchées au-dessus de l’océan. Maisonnettes colorées entassées comme des petits cubes sur les flancs de montagne, se frayant une place entre les grands hôtels aseptisés et les quartiers huppés. La pauvreté a cette esthétique désordonnée qui nous fascine. Nostalgie des heures populaires, de l’esprit de communauté sûrement. L’argent éloigne les peuples.
Rio et ses plages mythiques. Sable blanc, corps musclés, surf et odeurs de pétards.
Petits blacks, démarches de gangsters, et masses capillaires ondulées. Mixité sociale et culturelle tellement harmonieuse. C’est le Rio des cartes postales.