On a toujours quelque chose à apprendre d’un voyage. Quelque chose sur soi, quelque chose de son couple, quelque chose des autres, quelque chose du monde.
Mexico, m’aura cette fois appris, que la pauvreté motive la créativité. Dans ses assiettes toujours pleine de couleurs, dans la multitude de ses plats où la même liste d’ingrédients se répète sans cesse. Le manque de moyen du pays, aura favorisé la générosité de ses habitants, qui refusent rarement une pièces à une main qui se tend. Ici pas de retraite, pas de chômage, pas d’assurance maladie, mais un peuple qui semble bienveillant et sans jugements. Mexico dans sa précarité vie au jour le jour, et saisi chaque occasion pour en faire une fête, car qui sait de quoi demain sera fait.
Et puis il y a cette omniprésence de produits ultra raffinés, de sucre, de sel et de gras dans les assiettes du quotidien. La désastreuse qualité nutritionnelle des aliments. Le spectre morbide des États-Unis qui plane sur ce pays, pourtant plein de richesse alimentaire et classé à l’Unesco pour ses connaissances ancestrales sur l’alimentation. Mexico m’aura rappelé qu’il est important de conserver nos traditions et nos valeurs, qui partent un peu plus en miettes d’années en années. Il ne faudra pas oublier nos racines et écouter nos aïeux, sous peine de finir nous aussi dévoré par l’industrie, et la mondialisation. Ce voyage m’aura rappelé pourquoi j’aime tant les pays moins développés. Eux ont conservés leur âme, mais ne le savent pas encore. Que sont devenus nos familles, nos aliments, notre musique, notre artisanat, nos relations ? Une chaîne de production lissé pour l’ultra consommation.
Mexico m’aura appris qu’on rêve toujours de ce que l’on a pas. Eux de notre pays moderne et riche, nous de leur simplicité et de leur authenticité.
Voyager restera toujours ma bouffée d’air. Celle qui me fait remonter à la surface, celle qui me permet de voir plus loin et reprendre mes esprits. Loin de ses repères, le corps reprends toujours plus vite ses mécanismes instinctifs. La relation à l’autre s’apaise, se fortifie, et grandit. Il n’y a alors plus qu’à se laisser vivre, sans plus de bourdonnements extérieurs.