Les îles auraient-elles cette douceur tant rêvée dont nous avons oublié le parfum ? Le calme, pas de foule, quelques oiseaux qui discutent, le bruit des vagues, comme la bande son d’un disque de relaxation. L’anonymat des masses humaines n’est pas là pour permettre la dérive. Tiens toi correctement, car tu es sur une île et une île bien perdue, respecte ton voisin car un de tes amis se cache sous chaque toit.
Parfois j’ai envie de tout envoyer balader. De prendre une chambre et d’y rester une semaine, enveloppée de draps blancs, de propreté et de fruits et légumes frais.
Aujourd’hui je suis épuisée. Je suis fatiguée de ce poids sans cesse sur mon dos, ces 15 kilos qui alourdissent et compliquent chacun de mes pas. Ces voyages demandent une énergie folle. Il y a des jours où je rêve d’un week-end de congé pendant mes vacances. Il est difficile de se déconditionner de cette vie si facile servie sur un plateau. Mais il est tellement bon de retrouver un peu de confort après des journées minimalistes. La moindre chose prend une saveur si incroyable.
On vit plus avec moins. C’est comme si l’univers tout entier se pliait constamment en quatre pour te donner de quoi avancer. Voyager simplement avec sa tente et ses pieds, c’est se rendre compte chaque jours que l’espèce humaine est généreuse, douce, et bienveillante. C’est reprendre foi en l’être humain. On nous conditionne à une peur de l’autre si inutilement paralysante.
Le voyage est une constante maitrise de ses envies. Ne pas être là pour “se faire plaisir”. Le plus dur est de réussir à se débarrasser de cet égoïsme malsain qui souvent pousse à partir pour simplement s’offrir tout et n’importe quoi, sans réfléchir.
Repenser ses besoins. Revenir à l’essentiel. Chasser de son esprit les appels inutiles à la consommation. Se priver de l’inutile est tellement énergivore.