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Randonnée en Georgie, Ushguli

Géorgie, un automne dans le Caucase

Randonnée en Georgie, Ushguli
Stepantminda Georgie
Voyage en Georgie automne
Stepantsminda en automne

Kutaisi

En bonne touriste, je me couvre les jambes et la tête en entrant dans l’église orthodoxe de Kutaisi. Le prêtre bien en chair est affalé derrière ses icônes, il joue en ligne sur son téléphone à un jeu de guerre. Une Géorgienne entre à son tour en mini—jupe, les seins remontés jusqu’à sa gorge. La religion semble avoir perdue de sa splendeur ici-bas. 

Georgie, voyage en automne
village de Stepantmindsa
voiture georgienne
Batumi, linge aux fenetres

Le grand Caucase

La route qui nous mène en montagne est plate et nonchalante. Les autochtones ne sont pas des plus loquaces et semble parfois même ne pas être très heureux de nous voir errer dans leurs contrées. La vie est d’une mollesse reposante, rien ne vient troubler notre quotidien. Heureusement que le pays a conservé quelques touches de folklore pour égayer nos journées.  

Tbilissi, Kutaisi, Zugdidi, les villes s’enchaîne au gré des trains d’une lenteur déconcertante. Les charmes d’un voyage se mesure souvent à la patiente qu’il vous faudra retrouver au fond de votre corps de petit francophone.  

Puis, enfin l’ultime connexion, le bus entre Zugdidi et Mestia se pointe enfin après 3h d’attente sous le soleil du marché.  

C’est ici que le vrai voyage commence on dirait. Entre les opels astra de ma jeunesse et les vieux Mercedes, quelques hommes aux visages dignes d’un film de Kusturika se délectent de canettes de bières. La vie ici ressemble à un cliché caucasien trop bien ficelé. Sur la route qui mène au pied des hauts sommets du Caucase, nous nous demandons si finalement la conduite indienne n’est pas plus relaxante que cette espèce de roller-coster soviet. Le bus est empli de touriste, mise à part deux locaux plutôt remuant, embaumant l’habitacle d’une douce odeur de gnole. En plus d’être fin saoule, les deux arsouilles n’en finissent plus de soûler le reste du bus de leurs monologues incompréhensibles. 

Trek de Mestia à Ushguli
Trek de Mestia à Ushguli

Dans les profondeurs de la Svanétie

De Mestia, nous partirons pour 4 jours dans les montagnes de Svanetie. Un mini trek semble être tout à fait adapté au mini bébé qui déborde d’énergie dans mon ventre. La météo n’est pas des plus clémente, mais elle a au moins le charme de faire le tri dans les rangs des randonneurs. La montagne est à nous, quelques rares téméraires ont osé fouler la gadoue à cette saison. Entre deux voiles de brumes, les sommets enneigés du Caucase se dévoilent, les arbres rougeoyants ajoutent une touche de couleurs à cette ambiance mystique de hautes montagnes.  

Les maisons d’hôtes à la chaleur accueillante nous ouvrent leurs portes pour la nuit, les repas y sont gargantuesques et délicieux. A la nuit tombée, les chiens se love contre la terre battue des granges, enroulés dans leur propre chaleur. Moi, je savoure le plaisir d’un lit chaud en pensant à ma petite tente qui est restée au placard cette fois.  

La météo hivernale n’apporte que plus de charme aux petits villages de pierres et de parpaings qui semblent perdu au milieu des titans. Les rues boueuses, et les maisons de pierre paraissent figé dans une autre époque. Pourtant le touriste afflue ici en masse, comme partout dans le monde. 

« Ninooooo » hurle l’homme crotté, fourche à la main, berger allemand au pied, qui sort de l’étable en face de la guesthouse. La voilà qui arrive, souriante, arrangeante. Nous nous incrustons dans la cuisine pour un thé. Elle regarde Princesse Sissi, le poêle chauffe la pièce. C’est bon. L’homme entre dans la pièce, ses chaussures pleines de boue au pied. Je pourrais me croire chez mes grands-parents il y a 20ans.  

Les éléments viennent apporter une touche d’authenticité à ce périple. Neige, pluie, brume, boue, ornent les montagnes de décors théâtraux. Le soir, nous nous endormons sous le poids des énormes couettes, le ventre tendu de ses repas monumentaux.  

Neige en Georgie
Svanetie
Neige en Georgie
Ushguli église
Paysage georgie en automne
Enfants village georgie

À Gudauri, c'est ski

La station de ski déserte et parsemée de restaurants indiens de Gudauri marquera la fin de notre voyage en Géorgie. Notre repas du soir croisera celui d’un chauffeur de bus et de son guide escortant une tripotée de coréens à travers le pays. La tradition veut que chaque soirée soit massivement arrosée de nourriture mais aussi d’alcool. Mon ventre rond et ma condition féminine me sauveront de six shots de vodka bas de gamme, trois litres de bière et une bouteille de vin. La sobriété n’a rendu la scène que plus loufoque. Attablée autour de l’habituelle camaïeu de friture locale, j’ai pu revivre les grands classique de Céline Dion pendant prés de trois heures. L’artiste avait apparemment plus que séduit le chauffeur, qui n’a jamais voulu comprendre que Céline n’était pas française. Entre quelques moments d’une longueur interminables où les conversations s’étiraient en Géorgien, le verre de Leo n’a cessé de se remplir, et les interventions en anglais du seul anglophone devinrent de plus en plus basique. Le chauffeur de bus a peu à peu délaissé Céline Dion pour sombrer dans un scrolage sans fin de son Facebook, ne manquant pas de nos partager un peu trop régulièrement ses fines trouvailles. Il faut imaginer tout cela sur un fond audio de télévision hurlant des clips géorgien moderne recouvert du son des vidéos Facebook de grandes qualités. L’ambiance sonore a fini par atteindre la même mixité que les bouteilles d’alcool qui s’empilaient sur la table. C’est à ce moment que je me suis dit que finalement ne pas avoir fait de stop dans ce pays était sûrement une bonne chose.  

À Batumi, tout est permis

A Batumi, nous tentons une expérience nocturne dans un de ces monumentaux building de verre à 45 étages. Luxe fictif pour 14€ la nuit. Prendre de la hauteur fait rêver les foules mais n’a finalement rien d’exceptionnel, excepté le fait de pouvoir prendre de l’altitude en 40 secondes.  

On aura vu.  

Pecheurs de Batumi, Georgie

L'Adjarat, le petit Caucase

Nous quittons les plages édulcorées de Batumi pour les montagnes de l’Adjarat. Dans ces hauteurs là l’ambiance est tout autre. Les autochtones sont joviaux, curieux et même bavards.  

Un soir, nous nous retrouvons à table avec l’unique anglophone de la famille chez qui nous dormons. Nous sommes trois autour de l’habituel festin démesuré géorgien, notre hôte n’a que 14 ans mais cela ne l’empêche pas de déboucher une petite bouteille de rouge et de trinquer avec nous. Le reste de la famille est assise dans le canapé en face. Les hommes partent en villes, nous laissant à la charge du jeune Otto, maître de table.  

  

Vendeur à Kutaisi Georgie
Pecheurs à Batumi
Leo à Tbilisi
Glacier Shkhara
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