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Camping sauvage en Grèce

Cyclisme chez les Grecques

velo sur paysage grec
Gorges de Louisios Grèce

Où sont passés les grecs ?

Bonjour cher pays, 
Je vous écrit de notre 612km, ou nous prenons enfin un jour de repos. Aujourd’hui un vent de sable a soufflé à toute berzingue sur les 90km de la route. Un vrai plaisir. Une étrange journée sépia aux aires de Mad max venteux, relevée par d’agréable senteurs de produit phyto.  

Mon corps est depuis 10 jours une machine à fabrication de sel dont la production quotidienne ferait rougir un marais salant. Mes cuisses semblent se décider lentement mais sûrement à la création d’un muscle qui pourrait potentiellement m’aider à moins transpirer en pente raide. Le projet est encore en cours de validation, le problème est de savoir à qui donner en priorité l’énergie. 

Spanakopita & baklavas

Notre route hebdomadaire est ponctuée de tarte épinard fêta, d’une ribambelle de petits baklavas et de cafés dont le prix concurrence le tarif d’un ticket de métro pendant les JO. Il est bien loin le temps de la Grèce authentique des premiers voyages de mes aïeux, ou la vie était bohème et cheap sous les oliviers. 

Zeus n’en aurait pas mené large face au bulldozer touristique qui a plus ou moins pris la tête du pays. Derrière les ruelles débordantes de petits restaurants so cute on ne trouve que volets fermés. Pas même pas une mamie en longue robe noir ne nous épie derrière la fenêtre. Où sont donc passés les grecs ? Je vous le demande. 

Petits et grands cyclistes se croisent ici pour pédaler sur l’asphalte brûlant jusqu’à des lieux lointains aux promesses plus ou moins enivrantes. La Grèce est un pays où les voyageurs sortent de leurs solitudes. On parle, on raconte, les peurs et les rêves se transmettent comme une traînée de poudre. Les mots “chiens errants” se murmurent à chaque rencontre, comme on conterait la menace de sioux dans d’autre contrées. Un homme averti en vos deux. Deux en vaudraient-ils quatre ? 

Pour notre part, outre l’attaque échouée d’un gamin crasseux haut comme trois pommes pour me chopper ma sacoche (je roulais, il était armé de claquettes) rien à déclarer pour le moment. Les molosses, bien qu’impressionnants restent à leurs places, et ont encore peur d’une pierre. 

Église orthodoxe Grèce
Église orthodoxe Grèce
Église orthodoxe Grèce

Se sentir chez sois

Il est des jours où les morceaux de terres ou nous posons la tente ne sont pas des plus glamour. Parfois il est tard, nos jambes sont lourdes, le timing est mauvais, il faut planter là, pas le choix. 
Il suffit alors de monter nos trois bouts de tissus, d’y gonfler nos matelas et de déplier nos sacs de couchage pour se sentir chez nous, dans nos petits cocons. L’extérieur n’a plus d’importance, on est bien chez nous au chaud. 

Dimitsana en vélo Grèce

Entre mer & montagne

Plus au sud le tourisme n’a pas réussi à franchir les routes sinueuses de montagne, ou alors de manière raisonnable. 
Le café est redevenu est luxe accessible. On peux même se le permettre froid avec des glaçons sur une petite terrasse ombragée avec vue. 
Les villages sont comme une belle au bois dormant qui attendrait son prince. Le temps s’est arrêté. On pourrait croire ces petits hameaux de campagne désertés si on ne prenait pas le temps d’observer les détails. Les poules, les jardins, le linge sur une fenêtre. Il doit y avoir quelqu’un. Sûrement. Parfois une âme humaine croise notre route si nous avons la chance de passer en dehors de la sieste. À quoi bon cuire en extérieur si il n’y a même pas un touriste à abreuver.

Monastère gorges de Lousios
Gorges de Vikos
chats grecs
chats à Kyparissis
Igoumenitsa coucher de soleil
Descente en vélo vers Kyparissis
Camping sauvage en Grèce
Corfu taverne
Voyage en vélo en Grèce
Voyage en vélo en Grèce
Voyage en vélo en Grèce
Camping sauvage en vélo
Camping sauvage en Grèce

Zagora, le passé sous cloche

Zagora nous promet une mise sous cloche du passé sur cadre montagneux idyllique. Voilà qui a de quoi me motiver pour ses quelques derniers milliers de kilomètres de dénivelés. En arrivant trempée de sueur, je tombe quelque peu des nues, et de fatigue. La Grèce semble avoir mis au point une stratégie touristique assez douteuse pour attirer le chaland dans ses contrées les plus reculées. Nombre de ses villages de charmes sont aujourd’hui totalement inoccupés, si ce n’est pas un défilé de voitures de location, de restaurateurs et d’hôteliers. Ces petits hameaux de montagne a l’architecture émouvante et aux paysages grandioses ne sont en réalité que des complexes touristiques vendant les beautés oubliés d’une Grèce disparue. Même les commerçants n’habitent pas ces étranges parcs d’attraction, les vacanciers sont seul en charge de faire perdurer un semblant de vie dans ces bourgades au airs de camembert pasteurisé. La forme y est mais le goût n’est plus le même. Fade imitation de la rude vie de montagne.

Apeuré par les rumeurs ensauvagées de la zone, nous nous réfugions près des églises, protégés par le seigneur. On ne vous déloge jamais d’un lieu de culte, les voyageurs le savent bien, et les ours aussi. 

Frontière Grèce-Albanie

Ce petit matin à la frontière Albanaise a comme une odeur de premier jour du monde. La nature est calme, le corps et l’esprit sont frais, les animaux peinent à se réveiller. Les montagnes s’étendent à perte de vue, une douce sensation d’être seuls au monde nous enveloppe. Quelques serpents et renards croisent notre route. Pas une voiture, pas un être humain.

Il n’y a que nous, ce vert infini, et la douce lumière du matin. Désert couleur de jade. Il ne faudrait pas crever un pneu ici. L’asphalte a lui, un aspect de fin du monde. Mangé par la végétation il serpente difficilement entre les arbres, la nature semble vouloir l’engloutir, le faire disparaître sous ses branches. Les rares villages mentionnés sur nos cartes sont déserts, parfois un chien apparaît dans un champ au loin, le son des cloches d’un troupeau, une voix qui s’échappe d’un vieux café fermé mais personne ne nous apparaît vraiment, une ambiance de village fantôme flotte. La nuit arrive, pas d’épicerie depuis des kilomètres, ce sera les fonds de sacoches ce soir. Nous dormons sur la terrasse d’un centre de vacances abandonné, le tuyau d’arrosage fera office de douche, il y a même la clé sous une pierre comme dans toute les maisons du monde. 

Corfou et ses foules

Corfou, odeur de crème solaire, des jarret en string et des corps botoxés sur un fond de musique lounge. Sur les plages paradisiaques de Corfu peuplées de flamands roses géants a pédales, les brosses à cheveux coiffent sans relâche des cheveux sans nœuds.
Une plage c’est effrayant d’égocentrisme.

Athènes
Athènes

Hot dog à la grec

Chaque pays a ses petites histoires effrayantes qu’on se transmet de voyageur en voyageur. En Grèce, le mot chien sera sur toutes les lèvres cramés de cycliste.

Notre stratégie a toujours été d’ignorer ces rumeurs noires et d’aller voir par nous même.
Lorsqu’il s’agit d’histoires de tourista diabolique ou de cartel menaçant, je peux encore me raisonner. Quand il s’agit d’attaque de meute chien errant, cela joue un peu plus sur mes nerfs. Car oui, disons le, j’ai une petite angoisse canine depuis que j’ai commencé à voyager.

La plupart des chiens du monde ignorent l’existence du rayon croquette du supermarché et n’ont donc aucune estime pour l’être humain. 

J’avais jusqu’à ce deux millièmes kilomètres de route patiemment travaillé mes peurs, lu des tonnes d’articles sur le sujet, expérimenté quelques brefs guet à pan maîtrisable avec un peu de sang froid, une pierre et une grosse voix. Bref, j’avais l’impression d’avoir quelques peu évolué sur le sujet. 
Mais ce matin, la chose fut tout autre. 

Des moutons et des chiens

En remplissant nos gourdes à l’aube pour entamer la route vers les monastères perchés des Météores, un couple en pick-up s’arrête et tente une discussion. Comme d’habitude nous ne pipons rien. Sourires désolés, un “Yassas”, et nous espérions reprendre la route. Mais le bonhomme insiste. Je sors donc mon téléphone qui me traduit une phrase totalement incohérente mais dans laquelle je note tout de même le mot «Skylia » « chien » que le type répète avec insistance. Je me dis alors, soit le monsieur cherche son chien, soit il nous informe de chiens errants sur la route, dans les deux cas rien de dramatique. D’un geste il nous demande notre direction.

L’embarrassment se lit alors sur son visage. Nous comprenons le message d’escorte et suivons la voiture. Un troupeau traverse la route un peu plus bas. Un type en mobylette dirige le cheptel accompagné de six chiens de belles corpulences qui, malgré le gars à deux roues qui les charge pour les éloigner, continue de nous aboyer de près. La chose est passé, tout va bien, petite accélération cardiaque matinale. 

Meute à mater

Nous reprenons la descente sur un asphalte aussi lisse que les fesses d’un nouveau né. Toujours au aguets, j’aperçois une ferme avec une vingtaine de chiens, en libertés, aboyant comme des foudres. Oui une vingtaines de chiens. 
Cinq des molosses foncent sur Leo comme des dératés. Le pick up surgit alors et bloque le reste de la meute en délire. Le petit bonhomme descend de l’engin en courant, une branche à la main. La scène aurait pu être drôle, vu d’un camion blindé. 

Les canidés ont déjà eu le temps d’encercler Leo qui tente une ultime manœuvre de protection entre son vélo et la rambarde de sécurité. Tout se passe en quelques secondes, les bêtes sont d’une efficacité déconcertante. 
Un peu plus haut sur la route, j’assiste à la scène en relisant mentalement tous les blogs que j’ai lu. Rien ne semble pouvoir s’appliquer à la situation. Je vois les autres chiens arriver par en haut. Je me chie dessus si je puis me permettre. Qu’est ce que c’est que ce délire ?

Attendre. Encore deux secondes. Je vois le petit gars en bottes qui arrive hurlant, mais la route monte, et malgré ses efforts, son sprint dure une éternité. Un chien s’avance vers moi par le haut avec la même expression qu’un cuisinier a qui j’aurais envoyé trop de commande d’un coup pendant un service. Ne pas se démonter. 

Cendrillon et les sept chiens

En quelques minutes tout rentre dans l’ordre. À coup d’ordres grecs et de lancé de branche, le gars remet tous le monde à sa place et nous ordonne de passer. Une espèce de cendrillon fée du logis version ferme enragée. 

Merci Monsieur. 

Pourquoi ce type a t-il plus de chien que de moutons ? 
Me viennent alors des réponses guerre plus rassurantes pour un campeur que la scène qui vient de se dérouler. Mieux ne vaux pas réfléchir à ça. Malheureusement la technologie réponse à tout, et survient maintenant un élément qui va perturber quelques unes de mes nuits encore. Nous entrons dans une zone qui est le territoire d’un tout autre animal.
Celui-là est bien sauvage, et il a déjà commencé à me réveiller une nuit de pleine lune ou l’excès de loukoum m’empêchait de dormir. Mais c’est une autre histoire. 

pêcheur sur le lac de Ionina, Grèce
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