Être carriériste

lignes graphique ©Estelle à la plage

J’ai un trousseau avec des clés. Plus j’en ai, plus je grimpe dans les échelons de la normalité. Mes clés d’appartement, mes clés de voiture, mes clés de bureau, mes clés de boite aux lettres… Je me transforme en passe-partout du fort de la banalité.

lignes graphique ©Estelle à la plage

J’ouvre des portes qui m’empêcheront de ressortir. Esclave de mon argent, esclave de mes biens matériels. Mon trousseau de clés est trop lourd, le poids de mes obligations me grise.

Mais une fois que l’on a mis le pied à l’étrier, dur de ralentir le grand galop de la vie sédentaire. Aujourd’hui je me dis que si tout le monde avait raisonné comme moi, la France ne serait qu’une grosse communauté de hippies pompant ce système qu’il nous faut pourtant dorloter pour le conserver.

L’emploi n’est pas une finalité. Il doit être vécu comme une expérience de vie, avec un début et une fin déterminée. Un choix que l’on ferait comme le choix d’une destination de vacances. Pourquoi, au lieu de poser deux semaines de vacances, ne poserions nous pas deux semaines de salariat ?

Dans une ère où tout est devenu ultra-mobile et varié, pourquoi devrions-nous nager à contre-courant et rester figés sur nos carrières monotones ? Nous avons accès à bien trop d’informations pour nous contenter d’être carriériste.
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